Il en va d'une renaissance chaque fois différente
Et de trouver l'accès chaque fois


















L'arrivée au zénith est adoucie le long du ressac
Une rencontre renouvelée de l'intime












Au creux de ce lieu luxuriant qui ne s'offre qu'à qui sait s'oublier
L'étreinte d'un confort enlaçant les dendrites de la solitude
















Cueillis par un homme de l'île, les grains mûrs du raisin accroché aux branches
La bouche encore salée s'initie aux savoirs inconnus














Le début d'après-midi fait glisser ses éclats contre la joue de l'océan
Les têtes flottantes des baigneurs roulent sur elle comme des larmes

















Abandonner est une épreuve qui lentement se métamorphose en galet
La pluie somptueuse traverse alors le corps et presque plus rien ne parle















La lumière sidère chaque particule, elle coule
Toujours recommencée, toujours neuve sur ce qui la vénère














L'impuissance du langage à ne pas s'anéantir
Dans le trou noir des chatoiements























Comme à la rupture d'un jeûne, la rencontre des molécules
Lumière sur la substance de mes carences


















Si celle qui l'habite avait le même fringance que son corps
Dont les bras s'allongent lorsqu'il court !
















L'atlas paralysée sous le poids d'anciens songes
Je ne saurai jamais crawler sans me perdre au Nord

















A quelques minutes de son zénith
Le soleil me possède

















Frôlant la mémoire de lave de la plage, l'oreille gauche se heurte aux oiseaux
L'oreille droite à l'éclatement des vagues, le reste à certaines affaires humaines

















 La transparence émeraldine, ne jamais oublier qu'elle n'est pas donnée
L'eau dispense sa présence, nous taire, tenter de la laisser nous emporter




















Pas une seule vague happée par le sable n'a le même chant
Unique à l'infini où tout diffère mais qui le sait ?

















Quand le corps a enfin pu regagner son havre, est venue l'heure de le baigner
Sans un mot,  vigilant et oublieux comme une bête






















Le soleil sans compromis ne tait pas les cris
Être ne suffira jamais, il restera indéfiniment à le prouver


















La crainte a trouvé le lieu de ses dilutions
Là, on oublie presque le sel des larmes dans la large paume









  









Aller nager comme on se lave les mains
Rafraîchir aux écumes les fibres de nos âmes
















Sur le sable brûlant les vieilles chiennes cherchent en vain des odeurs
Leurs mamelles épuisées d'avoir trop nourri l'oubli


















Toute la famille, sur sa courbe de Gauss, macère nonchalamment
Le bain est un sofa




















Après avoir été baignée de luxe, frôlé l'appel discret de l'espace
Comment revenir à la matité des foules ?







  
 
 
 
 

Le lumière est bleue
Malgré l'inflammation des pensées, elle s'obstine
 
 
 
 
 
 









Chaque vague est une, je l'apprends
Seul l'œil initié à la perpétuité du commencement peut le voir









 
 
 
 
 
 
Le vent depuis le sud comble de ses aventures passées
L'oreille encore humide d'absence








 







Le sel donne à la peau un goût de café
La lumière n'affronte que ceux qui lui pardonnent














 
 
 
 
 
Mon corps s'étend d'un bout à l'autre de la plage
Unique épave portant le temps




 
 
 
 


 
 
 
  
 
 
 
Le mélange inépuisable des sables
Laisse entrevoir le travail impassible des forces
 
 
 
 
 
  
 
 
 
 
 
 
 







Derrière la lumière
Les appels miroitent comme des perles
 
 
 
 
 


 
 
 
 
 
 
 
 
 
La fin de matinée attend, épouse encore vierge
L'outrance rayonnante de son amant
 
 
 
 
 
 







Un long temps s'est infiltré entre mes terres et l'eau
Quatorze heures douze, nos retrouvailles m'offrent un segment d'infini

















Je présume, légèrement en-deçà du visible,
Les lieux suffocants de la perfection







  















S'entretenir à l'inconnu
Le renouveau est la langue des souffles




















La voix des écumes s'est tue
Reste, indolente comme une huître, l'eau.























Indomptable aux mots, bienfaitrice impalpable
La lumière effleure l'inconcevable puis se retourne





















Omettre l'abandon
L'Océan est souvent doux






















En l'inondant, rendre l'impatience aussi fuyante qu'une dorade
Irriguer les tâches et les essoufflements de leur comptant d'ablutions






















Implacable, le cercle de chaleur entoure la terre et l'eau
Debout au centre, les corps s'apaisent


























Et l'océan se prend pour un lac
Lisse et innocent, gris par stratégie

















 
Les stations de la mémoire sont liées sans vraie limite
Aux imprécations de la lumière




















La peau s'excuse
Les courants longent la voie des jugulaires























Le sable attend
On grille des oiseaux quelque part























  



Seule en ce point reste la nudité
Le sable attend
























Sur la hanche
Le soleil des années passées à l'à-peu-près



















Se découpe sur l'écroulement du ciel
La précision vacante des faits passés