Au creux de ce lieu luxuriant qui ne s'offre qu'à qui sait s'oublier
L'étreinte d'un confort enlaçant les dendrites de la solitude
















Cueillis par un homme de l'île, les grains mûrs du raisin accroché aux branches
La bouche encore salée s'initie aux savoirs inconnus














Le début d'après-midi fait glisser ses éclats contre la joue de l'océan
Les têtes flottantes des baigneurs roulent sur elle comme des larmes

















Abandonner est une épreuve qui lentement se métamorphose en galet
La pluie somptueuse traverse alors le corps et presque plus rien ne parle















La lumière sidère chaque particule, elle coule
Toujours recommencée, toujours neuve sur ce qui la vénère














L'impuissance du langage à ne pas s'anéantir
Dans le trou noir des chatoiements























Comme à la rupture d'un jeûne, la rencontre des molécules
Lumière sur la substance de mes carences


















Si celle qui l'habite avait le même fringance que son corps
Dont les bras s'allongent lorsqu'il court !
















L'atlas paralysée sous le poids d'anciens songes
Je ne saurai jamais crawler sans me perdre au Nord

















A quelques minutes de son zénith
Le soleil me possède

















Frôlant la mémoire de lave de la plage, l'oreille gauche se heurte aux oiseaux
L'oreille droite à l'éclatement des vagues, le reste à certaines affaires humaines

















 La transparence émeraldine, ne jamais oublier qu'elle n'est pas donnée
L'eau dispense sa présence, nous taire, tenter de la laisser nous emporter




















Pas une seule vague happée par le sable n'a le même chant
Unique à l'infini où tout diffère mais qui le sait ?

















Quand le corps a enfin pu regagner son havre, est venue l'heure de le baigner
Sans un mot,  vigilant et oublieux comme une bête